 
															Aujourd’hui, comme hier, en regardant le monde, nous nous sentons parfois attiré dans un tourbillon, sans pouvoir nous en extraire, ni bouger. 
Que des messages et nouvelles de guerre, d’atrocités et de violences, et cela pas seulement au loin, mais aussi autour de nous. Il y a de quoi de nous sentir aspiré dans cette sensation de crise, de désespoir et noirceur.
Alors que peut m’amener la foi, la confiance en un Dieu dans ces moments-là ? Comment garder l’espoir ?
Je ne crois pas que la vie doit seulement être vécue avec le focus pour l’éternité ou tout devra être sans problème et paradisiaque. Mais je crois que la foi, nous amène à intervenir ici et maintenant pour la justice, la paix et la santé de ce monde et nous soulever contre l’exclusion. Chaque personne est si importante, chaque moment vécu, par notre lien à l’autre, la nature et à Dieu, en vaut de la peine. Je crois que la foi apporte cette beauté de la sincérité dans le monde.
Mais surtout la confiance que chaque situation, chaque personne peut bouger, changer et se détourner du mal, parce que Dieu avec le souffle de son Esprit, peut intervenir. Rien n’est jamais figé, foutu et impensable, mais porte un espoir de mieux, de bon, de beauté. 
Dieu dans son amour, cherche à consoler l’âme blessée, cela fait bouger. Je crois qu’il essaie également de faire bouger les âmes qui sont endormies, sans empathies, anesthésiées pour qu’elles regardent à nouveau les situations autour d’elles et interviennent pour les autres.
Car chaque bon geste et mot apporte et montre cet espoir, enlève l’absurdité du mal et amène la vie. L’espoir que donne la foi est un rempart contre le mal, la haine et la violence. C’est une lumière vers laquelle nous voulons aller chaque jour. La grâce !
La grâce m’aide à accepter mes limites. Elle m’aime dans mes défaites. Elle me rappelle chaque jour que je ne dois pas me sauver moi-même. Elle me permet d’être un être dans le besoin.
La grâce est un don. En grec, charis. Un talent. Quelque chose que je ne peux pas expliquer uniquement par le travail et le prix. Ce qui est un don, je ne peux pas l’acheter. Il m’est accordé.
La grâce est une solidarité. La solidarité communautaire. Le supplément de la bonté. 
La grâce est le droit de redevenir une autre personne, d’avoir le droit de devenir. De ne pas être fixé à jamais sur le passé. Sur ce que j’ai fait et que j’ai laissé faire. La grâce ouvre l’avenir. Elle te donne du temps.
La grâce est bien plus qu’un encouragement personnel. Elle est une promesse globale. 
La grâce est l’engagement de Dieu pour ce monde. 
 
				Née dans une famille méthodiste à Winterthur, Iris a d’abord travaillé dans le domaine technique et industriel avant de se tourner vers la théologie. Pasteure depuis 2019, elle s’engage pour une Église ouverte, inclusive et en dialogue avec la société. Elle contribue aujourd’hui activement à la vie du Village Mosaïque, portée par sa foi, sa joie de vivre et son goût des rencontres.